Si Brulin - à peine croisé avant d'être assassiné dans un squat - est la figure en creux qui soutient le récit, elle laisse à d'autres la charge de dire le désarroi et la rage de ceux que notre monde rejette dès l'enfance aux bords des villes, et dont l'une des premières expériences de jeunesse est la prison.
Au regard de ces situations extrêmes, les mots ont-ils pouvoir de forcer un destin trop souvent fixé d'avance ?
Réponses extrêmes elles aussi : «Ecrire, ça fait quelque chose à l'intérieur de soi» ; «Car parfois les mots sont sensibles» ; ou «Peut-être que ça ferait sortir mes sentiments mais ma douleur restera en moi. Ce n'est pas vous qui m'aiderez à la quitter».
Christian, Tignasse, Jean-Claude, Sefia, Ciao : témoignages épars que la fiction resserre en une structure éclatée. Les silhouettes apparaissent, s'estompent et se fondent. Les paroles rugueuses, comme en amont de la langue, sont des voix véritables que l'écrivain, lui aussi aux prises avec elle, nous fait entendre comme un partage.
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