Le Printemps arabe, déclenché en 2011 en Tunisie, a déferlé sur
la quasi-totalité des pays arabes. Les jeunes qui ont manifesté dans
les rues et places du monde arabe ont réclamé la dignité, la liberté,
la démocratie, la création d'emplois et la justice sociale.
Quatre ans plus tard, le bilan est mitigé. L'élément positif a
été le départ des dictateurs de Tunisie, d'Égypte, de Libye et du
Yémen. On peut citer aussi quelques avancées politiques, sans
changement de régime, au Maroc, en Mauritanie, en Jordanie
et en Algérie. Les droits de l'homme, la citoyenneté, la liberté
d'expression, la transparence des élections, ont progressé dans la
plupart des pays arabes. Cependant, dans ces sociétés, un clivage
est apparu entre les modernistes et les traditionalistes. Au Maroc et
en Tunisie, il a été résorbé par un compromis entre ces deux forces
vives. Malheureusement, en Égypte, le pouvoir a été repris par les
militaires, la Libye, la Syrie et le Yémen vivent une situation de chaos,
et les pays arabes du Golfe n'ont fait aucune réforme politique. De
plus, les pays arabes qui ont connu la révolution ont subi une grave
récession économique du fait de l'instabilité politique.
Tout est à reconstruire dans le monde arabe sur le plan politique,
économique et social, sinon il sera marginalisé dans un monde en
pleine évolution.
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