Christian Wolff (1679-1754), dont l'oeuvre de métaphysicien
a été conçue comme la systématisation de la philosophie
de Leibniz, fit paraître, de 1740 à 1748, le Jus naturae methodo
scientifica pertractatum en huit volumes (chez Renger, à Francfort
et Leipzig puis à Halle), complété en 1749 par le volume de son
Jus gentium methodo scientifica pertractatum : neuf forts volumes
qu'il a lui-même abrégés en publiant en 1750 ses Institutiones juris
naturae et gentium (un abrégé de plus de huit cents pages). Ce
n'est cependant pas la traduction française des Institutiones que
Formey, le célèbre secrétaire perpétuel de l'Académie de Berlin,
a donnée à l'impression, mais un autre abrégé qu'il a composé,
avant la publication de l'abrégé latin de Wolff, directement à
partir des neuf volumes du Jus naturae et du Jus gentium. C'est
donc moins à une traduction qu'à une adaptation en français
de la pensée juridique de Wolff que nous avons affaire avec les
Principes du droit de la nature et des gens. Extrait du grand ouvrage
latin de M. Wolff publiés à Amsterdam en 1758.
Les thèses de Wolff ayant été reçues et discutées par les
philosophes français du XVIIIe siècle dans cette version, la
«Bibliothèque de philosophie politique et juridique» se devait
de rééditer cet ouvrage wolffien de Formey qui occupe, après
ceux de Grotius et de Pufendorf, une place capitale dans l'histoire
du jusnaturalisme.
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