Pouvoir local et Révolution s'interroge sur les limites d'une centralisation dont Tocqueville avait fait la logique profonde et déterminante d'une Révolution surgie pour briser les privilèges des corps intermédiaires et des provinces et permettre ainsi l'édification d'une Nation homogène de citoyens libres et égaux en droits. Mais cette centralisation, même apparemment triomphante sous la Convention et, a fortiori, sous l'Empire, continue de se heurter à une sorte de frontière intérieure, celle des communautés d'habitants, surtout rurales, qui ont leur propre vie politique. Toute carrière y dépend de l'origine locale des individus, de l'ancienneté des familles, de l'influence des parentèles et clientèles mais aussi du talent des personnes et du contrôle des sources locales de la richesse. Peut-on considérer l'existence de cette autonomie relative des communautés rurales comme l'origine véritable des insurrections de l'Ouest ? Comment s'articulent ces terroirs politiques avec ces nouveaux intermédiaires que sont les différentes catégories de notables ? Dans quelle mesure la démocratisation de la vie politique et son aboutissement, le suffrage universel, ont-ils pu modifier cette frontière ? Autant de questions majeures posées durant ce colloque qui a donc milité pour accélérer et amplifier la réhabilitation historiographique, déjà amorcée, de la politique au village.
We publiceren alleen reviews die voldoen aan de voorwaarden voor reviews. Bekijk onze voorwaarden voor reviews.