Les grandes idées de la modernité européenne - le nationalisme, le communisme, le socialisme, mais aussi le néolibéralisme - ont fait leur temps. Aujourd'hui, les États-nations ne sont plus en mesure de réguler la mondialisation du travail et des échanges. Et, à l'heure où chaque personne, dans sa famille, sa vie professionnelle et conjugale, ses opinions politiques et ses ambitions propres, est membre de différentes communautés à la fois, le cosmopolitisme est sans doute la prochaine grande idée du XXIe siècle.
Mais ce cosmopolitisme prospectif soulève bien des questions: si les États-nations démocratiques s'accommodent si mal de la mondialisation, n'est-ce pas parce qu'elle exige d'eux qu'ils renoncent à leur pouvoir? À l'inverse, comment un régime cosmopolitique fondé sur les Droits de l'homme - universels et transcendants - peut-il se soumettre à un contrôle démocratique?
Avec le souci d'établir les règles d'une politique intérieure mondiale réaliste et critique, Ulrich Beck ouvre un débat capital: le choix de la société à venir.
Traduit de l'allemand par Aurélie Duthoo
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