En 1991, la République socialiste soviétique d'Ouzbékistan accédait, bien malgré elle, à l'indépendance, héritant d'un système politique et d'élites dont le fonctionnement demeure encore bien obscur. Aujourd'hui, le poids de cet héritage s'articule autour d'une prétendue tradition politique plus inventée que restaurée. Sur quelles formes de légitimité s'appuient les détenteurs du pouvoir ? Y a-t-il une circulation des élites ou assiste-t-on à une simple reproduction de l'ancienne nomenklatura ? Comment se forment les réseaux de solidarité qui se disputent le contrôle de la société ? L'auteur analyse les mécanismes qui fondent le système politique ouzbek et montre comment le système social en vigueur permet à la fois de le combattre et de le reproduire, tant au niveau local que national. Les hommes rivalisent pour le pouvoir par des pratiques ostentatoires lors de rites de passage, engendrant un jeu politique singulier dans lequel des factions régionales s'affrontent pour le contrôle des institutions de l'Etat. Premier ouvrage français d'anthropologie sur l'Asie centrale post-soviétique, ce livre important par l'originalité des données recueillies sur le terrain décrypte les mécanismes du pouvoir dans la société ouzbèke. Par ailleurs, en montrant l'influence grandissante de nouvelles figures du pouvoir religieux ou économico-mafieux, mais aussi extérieures comme les organisations internationales et les ONG, il éclaire la compréhension de l'Asie centrale post-soviétique, au cœur de toutes les attentions géostratégiques depuis les événements du 11 septembre 2001.
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