«Pour me rassurer pendant que ma mère est suspendue par les cheveux
au chapiteau, ma soeur me raconte le "conte de l'enfant que l'on fait cuire
dans la polenta". Si je me représente l'enfant en train de cuire dans la
polenta, et comme il a mal, je ne suis pas obligée de penser que ma mère
pourrait tomber de là-haut.»
Entêtant monologue où la narratrice, cadette d'une famille d'artistes
de cirque qui a fui la dictature roumaine pour sillonner l'Europe,
tente de conjurer ses peurs d'enfant puis d'adolescente : peur que
l'extravagant numéro de sa mère ne finisse mal, peur «d'ouvrir la
porte de la caravane et que chez nous s'évapore dans des pays qui sont
tous à l'étranger», de la solitude dans un pensionnat, de la folie qui a
déjà pris la demi-soeur «parce que le père l'aime comme une femme».
Drôle, absurde, mélancolique, tragique dans sa légèreté même, ce
récit évoque une descente aux enfers où de l'innocence enfantine ne
subsistent que quelques traits d'humour, une langue directe,
traversée d'éclairs poétiques, et par-dessus tout le désir de vivre.
We publiceren alleen reviews die voldoen aan de voorwaarden voor reviews. Bekijk onze voorwaarden voor reviews.