Le récent phénomène de " déglobalisation " de l'économie réelle représente une terrible menace pour les États-Unis et l'Europe. Il implique une prise de conscience rapide et impérative de nos économies pour éviter de plonger encore davanatge dans la crise pour plusieurs décennies
Depuis le début de la crise économique de 2007-2009, on constate une substitution rapide, dans les pays émergents (comme la Chine, l'Inde ou le Brésil), de la production intérieure aux importations. D'où une " déglobalisation " de l'économie réelle, qui représente une terrible menace pour les États-Unis et l'Europe, car leurs exportations vers les émergents ne repartent pas après la crise. Pour faire tourner la machine économique et maintenir leur niveau de vie, les pays riches sont donc condamnés à ne compter que sur leur demande intérieure. Or, celle-ci risque de rester durablement faible.
Et si les pays émergents préfèrent investir leur épargne chez eux plutôt que de la prêter pour financer les déficits des pays riches, ces derniers - dont la France - peuvent être pris dans un engrenage ravageur. C'est celui du " syndrome japonais " : la crise économique ouverte en 1989 au Japon - dont il n'est jamais sorti depuis - était en effet très similaire à celle qui a frappé depuis 2007 les économies américaine et européennes. Et le risque est aujourd'hui élevé de voir s'y enclencher une spirale tout aussi mortifère.
À partir de ce constat, Patrick Artus et Marie-Paule Virard décortiquent les faiblesses des politiques économiques mises en œuvre, en France et ailleurs, pour faire face aux effets de la crise. Et surtout, ils expliquent pourquoi le seul moyen d'éviter en Europe le " syndrome japonais ", avec son cortège de chômage et de précarité, serait de promouvoir un nouveau partage des revenus au bénéfice de l'immense majorité des salariés.
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