Cet ouvrage présente une confrontation des approches de la littérature développées par Lucien Goldmann, Mikhaïl Bakhtine et Roland Barthes, de manière à en tirer à la fois les forces et les faiblesses. Il s'agit notamment de s'interroger, dans une perspective sociologique, sur les notions de représentation (et ses variantes goldmaniennes : vision du monde, expression, homologie, médiation), de chronotope (Bakhtine), de polysémie et de texte pluriel (Barthes). Les horizons théoriques de ces trois approches sont éloignés au point de les rendre difficilement conciliables. Mais chacune contribue à sa façon à l'élaboration actuelle d'une sociologie littéraire soucieuse autant de l'œuvre elle-même que de sa production et de sa réception. En tenant compte de l'apport indéniable de Jean Molino pour raccorder ces trois niveaux le plus souvent dissociés, il convient parallèlement de se déprendre du culte de l'auteur (sans pour autant faire disparaître ce dernier de l'analyse) et de s'attacher à une sociologie de la lecture qui ne se limite ni à une étude socio-démographique des lecteurs, ni à un repérage des évolutions de la consommation et des goûts littéraires. Une des problématiques les plus fécondes pour cerner les cycles de possibles produits à partir d'une œuvre (d'une génération de lecteurs à l'autre) consiste à transposer la théorie de l'échange de Marcel Mauss, le processus d'écriture-lecture se concevant alors comme un rapport de don à contre-don.
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