Pour une école du gai savoir

Amis lecteurs, si vous considérez que nous sommes conditionnés, déterminés (par les gènes, l'inconscient, le milieu familial, les origines sociales, la culture d'appartenance, l'époque...), alors une école du gai savoir risque de vous paraître inconcevable et irréalisable, et donc ces essais ont peu de chance de vous convaincre, mais vous pouvez essayer.

Si vous considérez que l'homme est un loup pour l'homme (pauvre loup mal connu utilisé pour une métaphore bien parlante), que nos rapports ne sont que de force et de manipulation-séduction, que donc la pensée (et la liberté qui en est la condition) en vue de la vérité est un défi impossible, alors ces essais ont peu de chance de vous mettre en branle, mais vous pouvez essayer.

Ces réflexions et propositions ont l'ambition de s'inscrire dans une double tradition, la tradition née de la philosophie grecque et la tradition issue de la révolution française. La Grèce nous a enseigné l'art de la libre interrogation, l'exigence d'une philosophie définie comme recherche rationnelle de la vérité étrangère à tous les dogmes, comme une recherche fondamentalement irréligieuse. Quant à la révolution française, elle a ouvert politiquement un espace libéré, un espace laïc. Que ressurgisse, en ce début de troisième millénaire, un débat sur la laïcité que la plupart d'entre nous croyaient définitivement clos, démontre l'impérieuse nécessité de redonner toute sa force à cette seconde tradition.

Ce livre est un labyrinthe en lequel certains se perdront, en lequel d'autres trouveront leur chemin. Chacun le parcourra selon ses désirs, selon sa personnalité, selon ses attentes. À l'issue du parcours, le lecteur, quel que soit son âge, sortira peut-être un peu plus libre de cette aventure. Pour mieux manier sa vie.