En janvier 2016, Mein Kampf tombe dans le domaine public, 70 ans après la mort d'Adolf Hitler. L'application du droit d'auteur permet la libre republication, dans la plupart des pays du monde, d'un texte de haine, d'un programme pour le totalitarisme, la Seconde Guerre mondiale et la Shoah. Pour en finir avec Mein Kampf analyse le contenu du livre d'Hitler, retrace son histoire méconnue, y compris son destin éditorial et juridique après la Seconde Guerre mondiale. Il se demande pourquoi Mein Kampf se vend encore dans de nombreux pays, parfois très largement. Comment faire face à sa republication, et à sa diffusion sur Internet, espace virtuel où les messages de haine sont torrentiels, dans leur variété même, depuis les insultes personnelles jusqu'à la vente d'ouvrages djihadistes ?
Plusieurs solutions sont analysées, pour finalement retenir l'idée d'une responsabilisation à la fois des éditeurs et des lecteurs. Les auteurs proposent ainsi l'insertion d'un avertissement pédagogique pour toute republication ou nouvelle traduction de Mein Kampf ainsi que, de manière plus générale, l'affichage d'un label d'auto-modération sur les sites Internet. Cette initiative originale a retenu l'attention de nombreux acteurs du Web et d'institutions telles que l'UNESCO, le Conseil de l'Europe, le ministère des Affaires étrangères et le ministère de l'Éducation nationale.
L'originalité de cet essai tient au fait qu'il combine une réflexion historique à une analyse juridique. Il lie ainsi de nombreux sujets : la mémoire des crimes nazis, la résurgence de la haine, le rôle d'Internet dans la diffusion du racisme et de l'antisémitisme et l'adéquation du droit d'auteur à la situation contemporaine. Il offre enfin une réflexion plus générale sur la façon dont les démocraties peuvent se protéger, tout en garantissant la liberté d'expression.
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