Ce recueil rassemble dix-huit essais, écrits au fil des ans, entre 1994
et 2009. Conçus selon la même vision de la tâche de l'historien et se
complétant les uns les autres, ces textes se sont trouvés dispersés dans
des revues, des actes de colloque et des volumes de mélanges, autant
dire qu'ils étaient à peu près inaccessibles. Les réunir en un volume se
justifie par leur thématique homogène, tous portent sur l'Europe entre
Allemagne et Russie, et plus encore, par le but poursuivi, la levée de
quelques obstacles auxquels se heurte le décryptage de l'histoire de
l'Europe centrale.
Le premier obstacle est celui des clichés, issus de l'imagination
d'historiens d'Europe centrale pour apporter une justification historique
à des thèses de nature politique, puis répandus dans la littérature
savante au point d'acquérir valeur de vérité non contestable et non
contestée. L'autre obstacle auquel se trouve confronté tout chercheur
s'intéressant à la moitié de l'Europe située à l'est de l'empire de
Charlemagne, est un préjugé bâti hors de la région. Il détermine, depuis
près de deux siècles, le champ que les synthèses de l'histoire de l'esprit
humain en Europe, sont appelées à couvrir. Ce champ se limite à
l'Europe occidentale. Il s'en est suivi que l'histoire du droit, des institutions
et des idées politiques dans l'autre Europe, est reléguée dans l'espèce
de «réserve» attribuée à l'histoire des peuples marginaux.
Chacun des écrits publiés dans ce volume vise à montrer qu'il est
temps de se libérer de ce préjugé et de renouer avec la tradition du
siècle des humanistes, lorsque l'Europe se savait une. En créant l'Union
européenne, les hommes politiques ont devancé les historiens. Les
papiers réunis ici portent témoignage de l'urgence de replacer l'histoire
européenne de la pensée dans son cadre géographique véritable.
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