Écrit en un mois par une lycéenne de 19 ans à la veille de son bac, ce livre, publié en Pologne en septembre 2002 sous le titre La Guerre polono-russe sous l'étendard blanc et rouge, a déclenché, dès sa parution, une véritable fièvre médiatique. En quelques mois, près de cinquante mille exemplaires ont été vendus, un chiffre record, même pour les écrivains reconnus.
Rédigé en forme de monologue d'un jeune banlieusard du littoral de la Baltique, ce roman nous fait plonger dans l'univers des jeunes paumés de la Pologne postcommuniste. Le récit du jeune narrateur, dit « le Fort », a des accents hallucinés. Entre deux défonces aux amphétamines, son monde se réduit à des virées dans des discothèques, des amours qui tournent mal et des rêves qui ne peuvent aboutir qu'à des crises de rage. Comme dans un acid movie sombre et cocasse à la fois, nous assistons à trois journées folles de sa vie alors que, à l'arrière-plan, se poursuivent les préparatifs fiévreux de la « Journée sans Ruskoffs », une fête nationaliste organisée par la municipalité de la ville. Il en résulte une superparodie d'une certaine Pologne d'en bas, populiste, xénophobe et consumériste. La jeune Dorota Maslowska accomplit un véritable exploit littéraire en'créànt un univers où les psychoses collectives deviennent plus réelles que la réalité.
Le livre est très bon, par moments exceptionnel, hypnotique, surtout si l'on veut savourer sa langue absolument inventive, créative. C'est une sorte de media res entre le barbare et le métaphorique, entre le bête et l'intelligent, entre le morbide et le sublime. Moi aussi je demeure hypnotisé.
Marek Bienczyk, L'Atelier du roman
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