La question de la nature des bons comportements peut se lire, depuis la Renaissance, comme un débat entre une civilité universaliste, car à la portée de tout le monde, et une politesse qui, elle, ne cesse d'être en quête de distinction. Ce débat, à l'évidente portée pédagogique, engage aussi une conception de la société, conception qui évolue singulièrement entre la fin du règne de Louis XIV et celle de l'Ancien régime. Et il est indissociable, enfin, de conceptions morales qui ne cessent d'hésiter entre l'affirmation de normes d'obédience chrétienne et un discours sécularisé de plus en plus soucieux d'une organisation rationnelle de l'ici-bas. Cette étude, qui s'inscrit dans la tradition de l'histoire des idées, s'efforce de mettre en lumière les argumentations complexes et chatoyantes développées pour légitimer la politesse, ou au contraire, l'affaiblir, à l'horizon d'un christianisme abandonnant peu à peu ses positions traditionnelles pour répondre aux interrogations d'une société en crise.
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