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Pas vraiment nécessaire de présenter Liam O’Flaherty, né en 1896 sur les Îles d’Aran, aujourd’hui inhabitées – mort en 1984, mondialement connu par le film que John Ford a tiré en 1935 de son roman Le Mouchard (The Informer). Voilà un enragé d’Irlandais qui n’a de cesse de débarrasser l’Irlande des brumes mythologiques qui lui tissent un manteau de pacotille. Rien d’autre ici que la terre noire, la tourbe, la mer, les bêtes – à plumes ou à poils – héroïnes des nouvelles ici traduites, où l’on rencontre des poules jalouses, un cormoran blessé, un lapin noir presque surnaturel, un petit chien blanc, un papillon folâtre, un congre monstrueux et où l’on assiste à la mort d’une vache, à la naissance de trois agneaux, au martyr d’un bouvillon, à la destruction d’un nid et à la lutte à mort entre une chèvre sauvage et un chien affamé. La devise de Liam O’Flaherty est la rage. Bas les masques, ici et maintenant. Le style, à la mesure du propos, est celui d’un baroudeur ; la langue, taillée à la hache.