Voici les vingt poèmes qui complètent le premier livre d'André Gide,
prix Nobel de littérature, écrit à vingt et un an pour persuader sa cousine
Madeleine Rondeaux de l'épouser (ce qu'elle refusa d'abord) : Les
Cahiers d'André Walter. OEuvre posthume. Plus tard, Gide se montrera
critique : «Ce n'est pas très volontiers que je laisse réimprimer mon
premier livre. Je ne le renie pourtant pas et veux bien croire ce que
certains me disent : qu'ils m'y trouvent déjà presque entier.» C'est
vrai et il suffit de parcourir ces poésies pour voir à quel point ces pièces
dépassent l'attachement de leur auteur au mouvement symboliste et
tendent vers autre chose :
Peut-être que tout cela c'est un rêve
Et que nous nous réveillerons.
Tu m'as dit :
«Je crois que nous vivons dans le rêve d'un autre
Et que c'est pour cela que nous sommes si soumis.»
Ça ne peut pas durer toujours comme ça.
Par la suite, Gide va en effet jeter par-dessus bord ses tentatives poétiques
et s'en tiendra à la prose, réceptacle idéal, selon lui, pour recevoir
son message qui se veut à la fois poétique et éthique.
Le peintre Christian Gardair réussit à capter merveilleusement la note d'incertitude
des Poésies d'André Walter, leur espoir, qui est une attente, leur retenue, qui est
une éclosion à venir.
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