Comme tous les jeunes Allemands
de l'Est et de l'Ouest, Robert Enke a dû
apprendre au lycée Le Roi des aulnes.
Il y a huit strophes de quatre vers soit
autant de vers que d'années dans la vie de
Goethe quand il écrit le poème et dans la
vie de Enke quand il se jette sous un train.
Depuis deux bons siècles, le dernier
vers tombe comme une hache :
In seinen Armen das Kind war tot,
Dans ses bras l'enfant était mort
Ce vers produit une impression funeste
et vous prend à la gorge. Peu importe que
Goethe ait repris le thème d'un poème
traduit du danois dont le titre est Le Roi
des elfes plutôt que Le Roi des aulnes.
Dans le poème, les arbres sont des saules,
des vieux saules, tout gris ; la feuille du
saule banc est utilisée comme leurre à la
pêche ; le saule en général est l'arbre des
mélancoliques et un symbole de la vie
après la mort. Tout ceci, la vie nous l'apprend
peu à peu. Quant au roi des elfes,
Enke et moi nous amusions à entendre
le roi des onze et à imaginer la partie de
ballon sur une prairie où les aulnes (ou les
saules) sont les poteaux de but.
B. C.
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