Malade le jour où Socrate a bu la ciguë - et malade de ne pas avoir été à ses côtés -, Platon retrouve à Mégare quelques amis et disciples du philosophe. Il les questionne sur les derniers instants, les ultimes paroles du maître tant admiré. Mais les témoignages divergent, les caractères s'opposent : l'affrontement entre "héritiers" est inévitable. En compagnie du jeune esclave Mélésias, Platon prend alors le chemin d'une grotte isolée, dans l'espérance, peut-être, de quelque révélation...
"Platon, je crois, était malade." Par l'interstice de cette phrase discrète et énigmatique (car c'est Platon lui-même qui note cela, dans le fameux Phédon où il raconte la mort de Socrate), Claude Pujade-Renaud s'est glissée de l'autre côté de l'édifice platonicien. Elle rejoint une époque où la philosophie s'invente dans les jeux vifs et éphémères de la parole, de l'intelligence, du désir. Elle renouvelle notre représentation (pour le moins scolaire) de cet étrange centaure : Socrate-Platon - enfin ramené à davantage de naturel...
Mais c'est bien d'une fiction qu'il s'agit, et d'hommes qui ne sont pas encore célèbres. Personnages livrés au désarroi ou à la douceur des jours, ils cheminent dans un quotidien tour à tour ombreux et solaire, bruissant de signes et de symboles. Et leur Grèce, soi-disant antique, nous devient soudain si simplement présente !
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