« Pierre préférerait que vous écriviez un livre théorique sur son travail. Cette communication téléphonique avec Colette Soulages, début 2015, m'avait laissé sans voix. Aucun artiste ne m'avait demandé une chose pareille. »
Robert Fleck - professeur d'histoire de l'art à la Kunstakademie de Düsseldorf - signe finalement un livre dont le propos est autant historique que théorique.
Il retrace l'itinéraire de Pierre Soulages, de sa découverte du monde de l'art dans le Paris de l'entre-deux-guerres à sa rencontre avec l'école de New York et l'expressionnisme abstrait, de la reconnaissance internationale dès le début des années 1950 à l'ouverture du musée de Rodez.
Et simultanément, il explore la singularité esthétique d'une oeuvre qui interroge le pouvoir de la peinture, un pouvoir intimement lié à la sensation et l'émotion. L'art, selon Soulages, doit « rendre présent un rapport aux autres et au monde. L'oeuvre renouvelle le regard, le change et nous change, et à travers les époques exerce un pouvoir sur celui qui regarde.. [...] Très tôt j'ai pratiqué une peinture qui abandonnait l'image, et que je n'ai jamais considérée comme un langage (au sens où le langage transmet une signification). Ni image, ni langage. »
Pour clore cet essai, nous entrons avec Hans Ulrich Obrist - directeur artistique de la Serpentine Gallery à Londres - dans l'atelier de l'artiste, pour prendre part à une conversation où il est question d'enfance, de noir, d'outre-noir et d'amitiés.
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