Paris, octobre 1945. Cravate blanche, légende
noire, Pierre Laval est condamné à mort par la
Haute Cour de Justice. Il est devenu l'homme le plus
détesté de France. Il incarne ce que la politique de
collaboration a pu faire de pire : la déportation des
Juifs, le service du travail obligatoire, les exactions
de la Milice, la lutte contre la résistance.
Mais il y a l'autre Laval : l'Auvergnat attaché à ses origines,
l'avocat socialiste et pacifiste, le maire inamovible d'Aubervilliers,
le père oublié des assurances sociales, l'héritier de Briand,
le diplomate qui tient les cartes de la France devant Hoover,
Mussolini, Staline et Hitler.
C'est en 1987, un an avant sa mort, que Fred Kupferman, qui
enseignait l'histoire contemporaine à la Sorbonne et à l'IEP,
publia la première biographie de référence de Pierre Laval, dont
la critique salua l'objectivité et la sérénité. «J'aurai passé une
partie de ma vie à écrire sur quelqu'un qui ne m'aimait pas»,
plaisantait-il, lui qui a porté enfant l'étoile jaune et dont le père
déporté est mort à Auschwitz.
Cette relation exceptionnelle entre l'auteur et son sujet explique
sans doute le caractère fascinant d'un ouvrage historiquement
impeccable.
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