La scène se passe à la fin des années cinquante, en
Allemagne de l'Est. Un village est évacué, les arbres
abattus, la terre excavée, l'eau corrompue par un de ces
vastes chantiers d'exploitation minière qui «incarnent
pour Volker Braun, comme pour beaucoup de sa
génération, la vision d'une société ouvrant l'avenir : en
retournant le lignite, c'est le monde qu'on est en train
de faire changer de base». (Alain Lance, postface)
Cette offensive contre la nature, désastre écologique
dont les conséquences sont visibles aujourd'hui encore,
est illustrée par la relation conflictuelle de Karl, le
géomètre et de Klara, jeune mère au corps généreux.
Mais à travers leur confrontation, au-delà de la
métaphore d'une débâcle politique, ce récit en une
seule phrase, ample, cadencée, inéluctablement
déroulée sur quelques dizaines de pages, propose aussi
la vision prémonitoire du suicide qui guette toutes les
sociétés industrielles, si elles poursuivent leur pillage de
la planète.
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