Le second volume des écrits allemands de Georges Gurvitch (1894-1965)
comporte les travaux que l'auteur a dédiés à la philosophie du droit, la
philosophie sociale ainsi qu'à la phénoménologie qu'il fut l'un des premiers à
introduire en France. Il contient une contribution sur le philosophe du droit
Otto von Gierke, sur Proudhon, sur le philosophe autrichien du droit Anton
Menger et enfin sur Gustav Radbruch. Hormis ce dernier, tous ces articles
paraissent pour la première fois en français. Les contributions que Gurvitch
consacre à la philosophie sociale et à la phénoménologie portent sur Edmund
Husserl, Emil Lask et Nikolaï Hartmann, deux articles préparant les fameuses
Tendances actuelles de la philosophie allemande. Suivent une longue
recension commune du Fichte de Xavier Léon et du Hegel de Jean Wahl,
inédite en français, ainsi qu'un article sur la philosophie sociale de Karl
Krause. L'ouvrage se termine par un article critique portant sur la théorie de
la valeur du philosophe néo-kantien Heinrich Rickert.
Ces textes révèlent la permanence des thématiques fichtéennes et plus
généralement de la tradition allemande dans les travaux de Gurvitch. Ils
attestent également de son effort pour établir une synthèse critique de
traditions philosophiques, au profit d'une science de la morale pratique dont il
cherchait les sources européennes. Gurvitch trouvera en France la patrie
d'adoption de son projet, mais aussi une terre de débats féroces que
l'exacerbation des nationalismes en Europe ne manquera pas d'aiguiser.
Marginale, sa présence à l'intérieur du champ socio-philosophique franco-allemand
invitera néanmoins à certaines redéfinitions. En témoigne en fin
d'ouvrage une collection de matériaux bio-bibliographiques inédits.
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