Dans l’ancienne société, aucun grand esprit ne s’était appliqué à suivre le cours entier de l’histoire de France. Montesquieu avouait que ses cheveux avaient blanchi dans l’étude seule du droit barbare; Voltaire avait cueilli la fleur dans le Siècle de Louis XIV; du reste, nul ne s’était senti le cœur de porter jusqu’au bout le fardeau de l’ancienne France, matière laissée aux érudits. Depuis la révolution, l’histoire de France a changé de face et séduit les plus nobles esprits, qu’elle lassait ou rebutait auparavant. Le passé national a intéressé davantage à mesure qu’on a cru y voir le germe d’un nouvel état libre.
Nous avions d’abord fait honneur à la royauté de l’émancipation des communes : plus tard il s’est trouvé au contraire que la royauté a effacé le caractère politique de cette grande révolution. Les juridictions que les villes et les bourgeois avaient conquises au prix de leur sang sont détruites par le pouvoir central; cette vie politique, cette éducation de l’homme libre à l’abri des immunités des villes sont minées par la couronne. Où naissaient des citoyens, il ne reste que des bourgeois du roi. Cette grande et hardie émulation avec les républiques d’Italie fait place au silence, à l’asservissement. Les caractères s’inclinent, le mouvement de la vie publique s’éteint; à peine conquises, les franchises municipales, qui avaient paru si précieuses, sont étouffées. Quelle conséquence infère de là notre philosophie de l’histoire ?...
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