La logique, pour Quine comme pour les membres du Cercle de
Vienne dont il a repris et critiqué l'héritage, est un outil qui permet
d'éclairer les débats philosophiques ; elle est le langage de la science,
le langage dans lequel la science peut être exprimée avec la clarté
maximale et dans lequel les discussions concernant l'existence de tel
ou tel type d'objet ou la meilleure explication de tel ou tel concept
peuvent être tranchées. Mais, à la différence des philosophes du Cercle
de Vienne, et en particulier de son maître Rudolf Carnap, Quine
n'attribue pas pour autant à la logique un statut épistémologique
d'exception. La logique est une partie du grand tout de la science, et,
à ce titre, elle est sur un pied d'égalité avec les mathématiques,
la physique et les autres sciences. C'est là la conséquence de la critique
par Quine du mythe de l'analyticité, selon lequel il y aurait des vérités
- celles de la logique et, par réduction, des mathématiques - qui ne
dépendraient pas du monde mais seulement du langage. Philosophie
de la logique est commandé par cette double perspective : d'un côté,
il s'agit de proposer une reconstruction de la logique classique qui
soit en harmonie avec le rôle d'arbitre accordé au «point de vue
logique», et d'un autre, Quine doit préciser le statut qu'il accorde
à cette partie de la science, pour expliquer en quel sens les vérités
logiques, tout en étant des vérités «comme les autres» s'imposent
à nous par leur évidence. C'est ainsi qu'on retrouve dans ce livre
les grands thèmes de la philosophie quinienne, qu'il s'agisse du rejet
des concepts intensionnels ou de l'utilisation philosophique de
la situation de traduction.
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