De 1770 à 1820, une série d'événements théoriques majeurs scandent l'histoire de la chimie : la "Révolution chimique" initiée par le français Lavoisier est suivie de la fondation de l'atomisme chimique par l'anglais Dalton puis de l'invention de l'électrochimisme et de l'électromagnétisme notamment par des auteurs comme Ritter et Oersted, tous deux fortement inspirés par la philosophie allemande de l'époque.
La philosophie hégélienne de la nature offre un point de vue très éclairant sur la manière dont cette histoire fut écrite et perçue en Allemagne. Elle permet de prendre la mesure de toute la distance qui séparait les cultures scientifiques française et anglaise d'une culture scientifique allemande imprégnée par les hypothèses philosophiques "dynamistes" de Kant. Elle fournit en outre le témoignage d'une collaboration étroite par laquelle philosophie et chimie s'attachaient de concert aux problèmes scientifiques : résolution de difficultés conceptuelles, élaboration d'un formalisme et d'un cadre théorique adéquat, fondation des principes.
On lira dans cet ouvrage l'analyse des différentes propriétés de ce phénomène historique singulier, la traduction de textes importants de philosophes et de chimistes de l'époque, et l'étude de l'interprétation par Hegel des problèmes de la chimie dynamiste.
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