Philippe Melanchthon (1497-1560) ne fut pas seulement
l'ami et le collègue de Martin Luther. À sa manière, il a marqué
la Réformation de manière décisive. Formé aux belles-lettres, ce
«précepteur de l'Allemagne» a joué un rôle considérable dans
le renouveau des études et la création d'écoles, dans l'Europe
tout entière. Influencé par l'humanisme, il s'est battu pour les
langues anciennes et la rhétorique, et pour une théologie qui
ne se coupe pas de la science. Esprit synthétique et précis, il a
exposé la pensée protestante sous une forme accessible et
structurée, tant dans ses Loci communes que dans la Confession
d'Augsbourg. Tout en défendant le salut par la foi seule, cher à
Luther, il a mis en évidence l'importance des oeuvres dans la vie
du croyant, et a fait des concessions aux catholiques à propos
des cérémonies ; soucieux de l'unité de l'Église, il fut, à certains
égards, un précurseur de l'oecuménisme. Après la défaite des
protestants face à Charles Quint (1547), c'est lui qui a empêché
que la théologie évangélique devienne une pensée sectaire. À
l'occasion du 450e anniversaire de son décès, Martin Greschat
nous raconte avec passion la vie du Réformateur, et il analyse
sa pensée en se fondant sur ses nombreux écrits.
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