Comment expliquer la persistance des diversités culturelles locales dans un monde de mondialisation et d’uniformisation des pratiques de gestion ? Au sein d’une même FMN (firme multinationale), un même outil de gestion, une stratégie globale peuvent subir des traductions et des interprétations locales. La question est connue et débattue depuis des décennies par les chercheurs en économie, en management et en sociologie des entreprises.
Plusieurs réponses peuvent être apportées pour expliquer la persistance de la variété des pratiques et, notamment, l’approche dite « culturaliste » qui elle-même n’offre pas de cadre d’analyse global. Philippe d’Iribarne s’intéresse aux divergences de conception traitant de la liberté, de la hiérarchie, de l’autorité. Selon lui, chaque société donne un sens particulier à ses valeurs qui, s’il n’est pas explicité, génère des incompréhensions entre les acteurs d’une même entreprise exerçant sur des territoires différents. Ces différences s’expliquent à partir de l’histoire de chaque nation, et s’il est nécessaire de les comprendre, il n’est pas du ressort du management de chercher à les modifier.
D’Iribarne propose ainsi un cadre d’analyse issu de l’histoire, de la philosophie politique et de l’ethnologie pour mieux appréhender ces valeurs sous-jacentes à l’action et permettre, in fine, au manager de traduire localement les principes d’action globaux d’une stratégie générique d’une FMN (firme multinationale).
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