Philibert De l'Orme devrait être compté parmi (...) plus grande architectes français et figurer à côté des plus célèbres artistes de l'Europe. (...) maître, dernier témoin du Moyen Age finissant, promoteur de la Renaissance en France esprophete de la modernité est encore cité dans les écoles d'architecture, où il est l'objet d'une sorte de culée. Malheureusement son oeuvre a été la victime de destructions massives.
De l'Orme a été l'architecte-du-roi Henri II ; il avait la haute main sur tous les chantiers royaux. Après la mort du roi, il a encore servi la reine Catherine de Médlicis, pour laquelle il a entrepris la construction du plus grand château de l'époque, celui des Tulleries. Il a aussi servi Diane de Poitiers, la favorite de Henri II, la rivale de Catherine : c'est pour elle qu'il a construit le château d'Anet, dont les importants vestiges suscitent l'admiration universelle.
Les écrits de De l'Orme, manuscrits comme imprimés, permettent de retracer l'image d'une personnalité d'exception : comblé de faveurs par le roi, et un peu fat de cela ; envié, voire persécuté par l'intrigue, mais capable de se défendre par le verbe comme par les armes dont il a appris l'usage au service du roi : constamment en voyage à la suite du roi auquel le devoir l'attache, mais pourtant dirigeant ses chantiers et fréquentant assidûment son écritoire ; conscient que son génie est un don de Dieu, avec lequel il communique par les astres et auquel il rend grâce dans le silence du cloître où il se retire dans ses dernières années.
Il fallait consacrer un livre à cet architecte de génie dont les oeuvres ont été souvent détruites, Jean-Marie Pérouse de Montclos a tenté ici de reconstituer ce qui pouvait l'être.
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