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« Phèdre à Hippolyte », trois mots pour évoquer l’aveu amoureux qui, à lui seul, concentre l’épisode joué par ces figures mythologiques. Toujours central au fil des variations, ses conséquences s’avèrent toujours fatales. Au-delà des références que sont les tragédies d’Euripide et de Sénèque, des repères pourtant contradictoires, la démultiplication des trames s’enclenche dès que l’on ouvre sur les pièces perdues du même Euripide et de Sophocle, à travers les fragments ou un résumé récemment révélé par deux papyrus. L’ajout d’un texte ancien peu connu, la Description d’une œuvre d’art de Procope de Gaza, entraîne une nouvelle mise en perspective de l’aveu et une relecture de ces sources à travers la version inédite qu’il propose, mêlant références théâtrales et iconographiques. On le suivra au prisme chronologique de ses temps forts : l’amour / l’aveu / la mort, en élargissant encore à un choix éclectique de trois autres pièces – Phèdre de Tsvetaeva, Phèdre de Ritsos, Gibiers du temps de Gabily – qui servent de révélateur aux potentialités antiques de la trame mythique. Une vaste enquête autour de la scène d’aveu et de ses possibles, théâtraux et figurés, voilà l’invitation des pages de Phèdre à Hippolyte, dans un pont entre l’antique et le contemporain qui fait le pari de leur enrichissement réciproque.