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« Qu’est-ce qu’un carnet littéraire ? C’est peut-être avant tout une sorte de repos de l’écriture de fiction. Le carnet commence en effet souvent au moment où l’écrivain lève la tête de son manuscrit rebelle et se met à considérer ce qui l’entoure. Alors surgit, depuis toujours ajourné, le vieux rêve d’une autre approche, débarrassée du devoir de sens et de logique romanesque, le besoin d’un langage neuf, vagabond, exploratoire, libre. Et c’est parti ! » (Robert Lalonde, directeur de la collection « Carnets d’écrivains »)
« Dernière leçon d’orientation dans le désordre de vivre. La tentative d’ordre qu’est l’écriture, ce prolongement de l’être, ce lieu où exister davantage qu’au quotidien. J’écris parce que je manque constamment de mots sur le moment. Qu’à peu près tout de l’intangible, du sensible, m’échappe. Que se disperse trop facilement l’essence des êtres que j’aime. Que j’entends si mal ce qui murmure dans leurs paroles. J’écris parce que je suis si peu douée pour la ferveur de l’instant. Pour rattraper mes pertes, mes manquements, mes distractions, mes absences. Pour tenter de les contenir, les consigner quelque part. J’écris pour nous, atteints que nous sommes tous au cœur, pour combler nos déficits à l’égard du sublime. »