Petite histoire de la germanophobie
Elles sont soeurs, nées de la même terre, l'empire de Charlernagne. Pourtant elles ne cessent de s'observer, de se méfier
l'une de l'autre, de s'envier, de s'aimer, de se haïr. Elles ? La France
et l'Allemagne, les deux nations phares de l'Europe, qui se sont
construites depuis toujours sur des modèles antithétiques : le
royaume et l'empire. Est-ce pour cela que les Français et les
Allemands ont tant de mal à se comprendre ?
Depuis les Croisades, les premiers reprochent aux seconds leur
lourdeur, leur goût de l'ordre, une discipline glaçante, quoique
fascinante. Les chroniques du Moyen Âge, les ambassades du Grand
Siècle, les récits populaires et même la littérature (ce cher baron
de Nücingen...) ont colporté des images des Allemands qui sont
autant de clichés. Les anecdotes fourmillent, qui montrent à quel
point ceux-ci sont vivaces, chez le soldat agonisant dans les tranchées
comme chez nos présidents les plus lettrés. Car il n'est jusqu'à
la langue et la syntaxe qui nous opposent, comme si le style français
était exclusivement légèreté et brio...
Et l'inverse, la francophobie ? Et toutes les tentatives de rapprochement, les traités, les programmes interculturels, la pompe des commémorations, l'étrange sabir des diplomates, la volonté d'oeuvrer à quatre mains pour construire une Europe pacifiée ?
Il fallait un auteur né dans les Vosges pour raconter cette histoire
d'amour et de haine entre deux pays, en décrypter les moments clés,
et proposer une généalogie vivante et incarnée d'une germanophobie qui affleure aujourd'hui plus que jamais.
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