Mis au monde par un chirurgien incompétent, Denis est né « tout noir ». Il est atteint d’une encéphalopathie gravissime, qui va se doubler au fil des ans d’une hémiplégie, puis d’une épilepsie chronique. La narratrice est sa soeur aînée. Elle a grandi avec le poids de ce handicap qui terrasse tous les membres de cette famille d’agriculteurs solognots. Pourtant, l’histoire de la cohabitation avec ce frère-boulet, avec tous les drames et les tracas quotidiens qui s’ensuivent, est une histoire pleine de tendresse pour cet être difforme et bouleversant « qui s’accroche à la vie comme l’écureuil à son arbre ».
L’auteur réussit le tour de force de nous faire parfois sourire et même rire malgré tout ce malheur : ce boulet de Denis devient presque léger, il devient notre petit frère. Et quand, il finit par disparaître à 51 ans, on comprend avec la narratrice que ce n’est pas là « un soulagement, la fin d’un cauchemar », comme le lui suggèrent des amis, mais la fin d’un bonheur. Comme elle, nous en étions arrivés à croire Denis éternel, il nous avait transmis son humanité salvatrice.
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