La plupart des spécialistes du contrôle de gestion connaissent P.A. Pyhrr pour ses travaux sur le budget base zéro (BBZ), méthode qu’il a mise en œuvre successivement chez Texas Instruments et dans l’État de Géorgie à la fin des années 1960 et au début des années 1970.
L’outil lui-même, le fameux BBZ, semble s’être évanoui dans la nature. Après une quinzaine d’années pendant lesquelles il a donné lieu à un assez grand nombre de publications académiques et probablement à un certain nombre de mises en œuvre, le BBZ ne fait plus parler de lui. Les deux principaux livres publiés en français (Conway, 1981 et Tchénio et al., 1983) datent des années 1980. Les enquêtes du cabinet Bain portant sur les pratiques de management ne font plus apparaître le BBZ parmi les outils recensés. Les manuels de contrôle de gestion mentionnent l’outil, de même que certains sites Internet didactiques, mais sans apporter d’informations neuves par rapport à ce qui aurait pu être écrit il y a une dizaine d’années. Les seules mentions récentes du BBZ concernent des applications ou des projets d’application dans le secteur public (États de l’Ontario, de Caroline du Nord, du Gabon).
Le BBZ est-il donc un sujet dépassé ? A-t-il été supplanté ou remplacé par d’autres méthodes de contrôle des activités tertiaires comme la méthode ABC/ABM ou le Business Process Reengineering ? Que faut-il apprendre ou retenir du BBZ en 2003 ?
L'auteur tente d’apporter des réponses à ces questions dans ce texte consacré à Pyhrr. Dans un premier temps il rappelle en quoi consiste l’outil BBZ lui-même, ses conditions d’emploi, ses avantages et inconvénients. Puis il le replace dans une perspective historique, en montrant en quoi le BBZ s’est inspiré de réflexions et d’expériences menées sur les processus budgétaires à la fin des années 1960 mais aussi en quoi le BBZ a préfiguré et initié certaines évolutions du contrôle de gestion de la fin du XXe siècle.
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