La première fois que Hans Silvester est arrivé en France, en 1957, après s'être fait voler sa Vespa à Marseille il a fait du stop jusqu'à Arles. C'est là que, sur une grande place ombragée, il a observé ses premières parties de pétanque. Là aussi qu'il est tombé amoureux de la Provence, ce pays où l'on est si bien à l'ombre.
Installé dans les monts du Vaucluse dès 1960, Hans Silvester a très vite troqué la boule et le bouchon pour l'appareil photo. Et il a pris le temps, dans tous les villages et petites villes de la région, de suivre les joueurs de pétanque. Un milieu alors presque exclusivement masculin et essentiellement paysan. Ses magnifiques images, baignées de lumière et de concentration extrême, témoignent de la force d'un vivre ensemble dont nul alors n'aurait pu penser qu'il allait changer si vite et à ce point.
Accompagné d'un très beau texte d'Yvan Audouard, ce travail solaire célèbre l'affrontement hors du temps d'acteurs à la théâtralité chevillée à la peau.
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