«Soudain, suscité du néant, un être se matérialise. Il est totalement désorienté, dépendant, démuni.
On nous dit que c'est notre enfant, que désormais c'est à nous de nous en occuper, pour toujours.
On ne se sent aucun lien particulier avec lui. Le lien de chair n'existe que pour la mère, celui du sang est une fiction. On ne l'a pas porté en soi, il n'est pas né de notre corps.
Et on l'aime à en mourir, à ne plus en dormir, à ne plus penser qu'à lui.
Etre père, c'est cette violence-là.»
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