Soixante ans de réflexion sur la manière dont les géographes analysent le monde ! Les réalités qu'ils observent se transforment et leurs ambitions se précisent : leur démarche doit évoluer. La géographie classique des années 1950 n'éclaire qu'imparfaitement des sociétés dont l'urbanisation et l'industrialisation s'accélèrent. L'Auteur se tourne vers l'histoire de la géographie pour comprendre l'origine du malaise qu'elle traverse et vers l'économie pour rééquilibrer une discipline qui négligeait les circulations ; dans les années 1960 et 1970, il est de ceux qui élaborent la Nouvelle Géographie et mettent à jour la géographie humaine, sociale, économique, politique et urbaine.
La discipline traverse alors une longue phase de remises en cause. Elle était bâtie sur le regard du géographe, capable à la fois de déceler les problèmes et d'en découvrir les solutions. Elle ignorait les soucis, les difficultés, les aspirations et les rêves de ceux qu'elle étudiait. En prenant pour objet le regard des autres, elle rend compte de la diversité des hommes, des problèmes d'identité qu'ils connaissent et du sens qu'ils donnent aux paysages et aux territoires dans lesquels ils vivent : c'est
le tournant culturel qui conduit à une analyse approfondie des réalités humaines.
En relisant avec une distance critique ses travaux depuis le début, Paul Claval présente en outre un panorama complet des évolutions de la discipline géographique. Il nous dit que faire de la géographie aujourd'hui, c'est se pencher sur les défis auxquels l'humanité est ainsi confrontée, c'est explorer les changements d'attitude qu'elle doit effectuer, c'est imaginer les nouvelles normes dont elle doit se doter. C'est participer à la refondation du pacte qui unit les hommes à la planète qui les fait vivre. C'est inventer le sens qu'il convient de donner à l'existence dans un monde affranchi de ses cloisonnements traditionnels.
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