Penser le développement durable
Notre culture fait retour sur sa situation historique, avec une rare intensité. Elle y découvre une répartition très inégale des richesses à l'échelle planétaire intrinsèquement liée à une dégradation de la biosphère. L'intensité des débats qui animent les enjeux du développement durable le manifeste.
En effet, il ambitionne de répliquer à la globalisation technicienne et à la mondialisation économique. Il promeut une humanisation sociale et politique des biens communs mondiaux, permettant aux hommes, conscients d'être solidaires de tous les vivants, d'habiter la terre durablement.
Au-delà d'un ton apocalyptique relatif à la catastrophe écologique et sociale présente, le développement durable promeut les linéaments d'une civilisation mondiale, reprenant à nouveaux frais la « fabrique de l'homme ». Sous cet angle il apparaît comme le creuset au sein duquel les grandes catégories de l'Occident - nature/culture, personne/chose, rationalité instrumentale/raison pratique, le concept de Nature ou de Terre - sont reconfigurées.
Plus qu'un nouveau moralisme - la pureté écologiste, l'ascétisme de la frugalité, la culpabilisation morbide -, ou qu'un opportunisme, le développement durable ne travaille-t-il pas à expliciter une métaphysique attentive à définir la place de l'homme parmi tous les êtres (plantes et animaux) dans un contexte sécularisé ? Ne propose-t-il pas une nouvelle alliance de l'homme avec la nature (écologie), les autres (économie et société) et lui-même (éthique, métaphysique et spiritualité) ?
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