Peut-on connaître Dieu ? Peut-on le nommer ?
La question n'a rien d'académique. Elle habite, ou devrait habiter, voire hanter, toute théologie qui se veut un véritable « discours sur Dieu ». Car parler de Dieu suppose de le penser, Mais peut-on penser Dieu sans le conceptualiser, c'est-à-dire le limiter, et finalement le trahir ? La réponse semble s'imposer avec évidence, et contraindre la théologie à un impossible dilemme : accepter de réduire Dieu à ses expressions conceptuelles ; ou l'en distancer, en soutenant que finalement nous ne connaissons de Lui que ce qu'Il n'est pas. Deux manigères de sauver la théologie qui, en réalité, la suppriment : car dans un cas ce n'est pas de Dieu que l'on parle, et dans l'autre, on n'a rien de plus à dire de Lui qu'à propos du néant.
Aussi ce livre entend-il chercher une autre voie, en examinant l'ensemble des textes de saint Thomas d'Aquin qui traitent des « noms divins ». Car c'est un fait que l'une et l'autre solutions ont souvent revendiqué son patronage, parfois même textes à l'appui. Faut-il y voir l'effet d'un éclectisme facile ? N'est-ce pas plutôt l'indice qu'il y a chez l'Aquinate de quoi reformuler le problème pour cesser d'en faire un dilemme ? En interrogeant ici son uvre, on espère contribuer à fonder une théologie qui ne soit pas qu'un non.
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