Alors que la physique a considérablement fait évoluer notre vision de la matière, dont la « dématérialisation » permet de formuler l'hypothèse selon laquelle l'expérience consciente ferait partie des « matériaux de l'Univers », les apports de la neuropsychologie n'ont guère été exploités.
Pourtant, nombre d'observations classiques témoignent de l'existence d'une pensée sans langage, véritable référent du langage et gouverneur de la pensée langagière qui seule est complète. Sur cette base, analyse à l'appui, on s'aperçoit que bien des questions posées par le langage, qui restent au centre de la philosophie, se trouvent extraordinairement éclairées, avec un démenti frappant à formule classique « pas de pensée sans langage » qui transformait ce dernier en un code autoréférentiel. Le gouvernement de la pensée complète par la pensée sans langage invite à restituer aux affects leur rôle moteur et la logique se trouve ramenée au simple rôle d'auxiliaire de la pensée.
Dans le domaine de la conscience, la prise en compte de données telles que l'auto-désignation des jeunes enfants, les amnésies massives sans perte d'identité, les états de « conscience vide », etc., plaide pour une relance de la réflexion. Associant ces bases factuelles indiscutables et la conception aujourd'hui la plus crédible selon laquelle notre cerveau est un système autoréférentiel, l'auteur conduit son enquête et la fait déboucher sur une réflexion sur les critères du vrai qui renoue avec la grande tradition spéculative.
Dominique LAPLANE, professeur honoraire de Neurologie à la Salpêtrière, s'intéresse aux implications philosophiques de la neurologie depuis une trentaine d'années et a publié plusieurs ouvrages marquants sur le sujet.
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