« Sur 20 personnes qui parlent de nous, 19 en disent du mal et la 20e qui en dit du bien le dit mal. […] Il faut faire mourir l’orgueil sans le blesser ; car si on le blesse, il ne meurt pas. […] La Nature n’ayant plus rien de nouveau à m’offrir et la société encore moins, je ne veux que l’air et l’eau, le silence et l’absence, 4 éléments de ma vie, 4 choses sans goût et sans reproche. » (Rivarol)
Les Pensées sont un de ces livres qui plaisent parce qu’ils ne flattent pas, et on en raffole parce qu’on ne saurait être maltraité avec plus de grâces, ni mordu avec de plus belles dents. Il se produit aussi dans ces pages le prodige dont une langue est capable quand elle ne renonce à aucun de ses envoûtements : ceux qui adoraient déjà la Beauté n’ont qu’à se baisser pour y ramasser des preuves de son existence, avant de les présenter à des incrédules qu’on appellera bientôt prosélytes, puis apôtres.
Auteur du célèbre De l’universalité de la langue française et de mille autres pages infiniment spirituelles, Antoine de Rivarol (1753-1801) a prouvé que le style était une morale. Réputé pour sa virtuosité, sa conversation étourdissante et son ironie, partisan de la modération en politique et épris de justice, il a dit ses quatre vérités à son siècle. Ayant accepté les risques qu’impliquait ce courage, « le Français par excellence » n’a jamais abdiqué une plume de son panache.
Édition établie, présentée et annotée par Pierre Lafargue.
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