Paula veut être peintre, elle ne veut que cela. Elle est née en Allemagne de l’Est à une période où il ne fait pas bon pour une femme de rêver à autre chose que d’être une bonne mère de famille.
La petite fille terrorisée par son père va trouver la force de s’opposer à lui et ensuite à son mari, qui n’hésitera pas à échanger ses pilules contraceptives contre un placebo pour la remettre dans le droit chemin. Elle va lutter d’abord pour exister puis pour faire des études aux Beaux-Arts, au prix de sa renonciation à son enfant.
Paula va se construire contre les hommes, se cuirasser contre ses sentiments, et, implacable, utiliser les hommes pour pouvoir peindre comme elle le veut dans ce pays où il ne fait pas bon peindre en dehors du réalisme socialiste.
Elle ne cherchera et ne trouvera la tendresse qu’auprès de ses amies et de son fils.
Christoph Hein construit un personnage magnifique qui est un archétype de la difficulté à être un créateur à certaines époques et aussi une belle représentation du degré de contrôle et d’égoïsme nécessaire à qui sent et sait qu’il doit construire une œuvre, qu’il y arrive ou pas. À travers ce personnage de femme entourée de rôles secondaires extraordinaires, il nous parle du talent et de la création.
Un grand roman dérangeant.
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