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Le livre de Frölich nous offre un point de vue inhabituel sur les raisons pour
lesquelles la révolution internationale, qui commence par une victoire en Russie,
a été tragiquement battue en Allemagne. Pour résumer en une phrase la vérité
qui filtre de presque toutes ces pages, on peut dire que les causes de la défaite
résident dans l'absence du parti révolutionnaire et dans l'impossibilité de
remédier à cette carence au moment où la crise révolutionnaire battait son plein.
Il n'était pas nécessaire d'attendre ce livre pour le découvrir, mais les mémoires
de Frölich apportent un nouvel éclairage aussi bien sur les causes que sur les
aspects les plus concrets de cette vérité.
La puissante social-démocratie allemande se déclare marxiste, mais en réalité, la
pénétration du marxisme dans le mouvement ouvrier allemand est très superficielle.
Les avant-gardes révolutionnaires ne l'ont pas assez assimilé pour aboutir
à l'acquis fondamental auquel Lénine est parvenu en Russie : seul un parti de
science et de stratégie est à la hauteur des guerres et des révolutions de l'époque
impérialiste. Ces mémoires sont parsemés d'indices de la diffusion insuffisante
du marxisme et du fait qu'il n'a pas été utilisé pour l'élaboration d'une stratégie
révolutionnaire.
Il faut apprendre la leçon des erreurs de la génération des révolutionnaires allemands
dont Paul Frölich s'est fait le porte-parole à travers ses mémoires. C'est
la meilleure manière de rendre hommage à l'ampleur du travail, de l'engagement,
du sacrifice, de l'enthousiasme et de la passion révolutionnaire qu'ils nous
restituent.
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