Patrimoine juif de Champagne et des Ardennes

Un état des lieux du patrimoine juif en Champagne et dans les Ardennes et une histoire des communautés juives sur le territoire. En dehors de l'évocation de la présence de Rachi (1040-1105) et de ses disciples, les Tossafistes, autour de Troyes, ce patrimoine remonte essentiellement au XIXe siècle, qui voit l'implantation de petites communautés, augmentées par l'arrivée de Juifs venus de Lorraine et d'Alsace.

Mais la Champagne reste un peu à l'écart des zones de développement et les communautés demeurent modestes, dotées seulement d'oratoires assez précaires et parfois sans cimetière propre. Or, tout change à la suite de l'annexion de l'Alsace et de la Moselle à l'Allemagne. Un redécoupage des consistoires est effectué en 1872, d'une part pour affecter des sièges aux grands rabbins optant pour la France, d'autre part en raison d'un déplacement de population lorraine et alsacienne vers les départements limitrophes. Des postes de rabbins sont créés. Ainsi s'explique que l'essentiel des synagogues monumentales de la région date du dernier quart du XIXe siècle.



À SAVOIR/POINTS FORTS:



Un ouvrage illustré très exhaustif, réalisé par le service de l'Inventaire général de la Région Grand Est, qui répertorie et analyse le patrimoine synagogal de Champagne et des Ardennes, remarquable par ses modèles monumentaux empruntés à l'église, et singulier par l'usage d'une architecture néo-mauresque, dans le département de la Marne.



L'ouvrage présente également le patrimoine funéraire. Le patrimoine mobilier étant assez peu abondant - la désaffectation de plusieurs édifices expliquant sa dispersion - quelques objets rituels liés à l'histoire de certains édifices sont néanmoins évoqués.



L'enjeu de la conservation du patrimoine juif est d'autant plus sensible aujourd'hui qu'il est parfois en déshérence : cimetières peu entretenus et synagogues fermées ou accueillant si peu de fidèles que le culte ne s'y déroule qu'épisodiquement.