La découverte par Louis Pasteur des microbes
dans les années 1870 fait partie des pages célèbres de
l'histoire des sciences, et même de l'histoire de France.
Loin des clichés et des mythes qu'elles ont suscités,
Bruno Latour en propose dans ce livre une lecture originale.
En étudiant le travail de Pasteur et des pastoriens
entre 1870 et 1914, il montre comment la bactériologie
et la société française se sont transformées ensemble.
C'est ainsi l'invention proprement politique d'une
science, d'un savant et d'une époque qui se trouve
mise en évidence. Pasteur apparaît, dans les détails de
son travail sur les microbes, comme un remarquable
sociologue et comme un fin politique, puisqu'il parvient
à ajouter les microbes au corps social.
Entre l'épistémologie, l'histoire et la sociologie des
sciences, ce livre, initialement paru en 1984 (Éditions
Métailié), redonne aux grands hommes les forces minuscules
qui les font grands et savants. Cet exemple, devenu
classique en histoire sociale des sciences, invite à revenir
sur la division entre rapports de forces et rapports
de raison, entre politique et savoir. C'est l'objet de la
seconde partie du livre, qui se présente comme un petit
précis de philosophie dans lequel l'auteur se propose
de pratiquer, au lieu des réductions qu'impose la division
entre science, nature et société, des irréductions.
Celles-ci doivent permettre de rendre les sciences
et les techniques moins opaques et peut-être moins
périlleuses.
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