Paskvelija
Aux quatre vents de Macédoine
Toutes les nouvelles qui composent le recueil Paskvelija se situent entre 1930 et 1960 et prennent place dans un même lieu, la région de Paskvel en Macédoine.
Plusieurs nouvelles évoquent ces temps où des soldats vaincus erraient dans la campagne (Le plus beau jour de Zurlo, Ouailles paskvéliennes).Živko Cíngo ne se préoccupant pas de préciser de quelle guerre il s'agit, on retiendra le sentiment d'insécurité, d'impuissance des villageois, face à des changements politiques sur lesquels ils n'ont aucune prise.
La résistance communiste, le mouvement des Partisans commandé par Tito, s'implante en Macédoine, entre 1943 et 1944. La lutte évoquée ici, c'est le moment fondateur de l'ordre nouveau, un moment de vérité, où le fondement nu des relations humaines se laisse voir, l'amour paternel (Fils), la lâcheté (La fille de From).
La génération de l'après-guerre est au coeur du recueil. La rupture entre Tito et Staline, en juin 1948, met à mal les certitudes inébranlables des protagonistes. À la veille des Macchabées évoque certes une jacquerie anticommuniste, mais ce qui en ressort, c'est la stupéfaction peinée de voir des Macédoniens tués par d'autres Macédoniens.
L'amertume de Cingo se révèle encore davantage dans le constat désabusé de la mort des campagnes suite à l'exode rural (Médaille, Des tombeaux dans la plaine...) ; Paskvelija rejoint là le grand lamento européen sur la mort de la civilisation villageoise. Les désordres de la société autant que les dérèglements de la nature en sont des signes avant-coureurs : gel, sécheresse et inondations scandent la chronique paskvélienne, étrangement les temps à venir rattraperont la littérature.
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