Alors que la guerre irrégulière frappe à nouveau à la porte de notre quotidien, il convient plus que jamais de les réexaminer.
" Guerre de l'ombre " longtemps en marge des pratiques militaires occidentales, la guerre irrégulière – subversion, guérilla, guerre psychologique ou révolutionnaire – fut réintroduite au cours du second conflit mondial sous l'impulsion de la Grande-Bretagne, avant de se diffuser en France et aux États-Unis. Cette génération de " partisans " va se muer en une communauté de " centurions " avec l'avènement de la guerre froide. En Europe d'abord, puis en Asie et dans l'ensemble du Tiers Monde, ils deviennent maîtres dans l'art de combattre les irréguliers au fur et à mesure que progresse la décolonisation. Au cours des années 1960, les États-Unis prennent la tête de la croisade contre les guerres de libération nationale, en développant leur stratégie de " contre-insurrection ". L'échec de sa mise en œuvre au Vietnam, ses dérives politiques en Amérique latine et ailleurs conduisent à un déclin, plus ou moins discret, jusqu'à sa réapparition au début du siècle, à l'aune de la guerre contre le terrorisme.
C'est cette histoire méconnue et souvent tronquée que raconte Élie Tenenbaum. En s'appuyant sur des sources inédites et grâce à une approche globale, il conduit à repenser l'opposition entre centurions et partisans. Dans ce combat inégal, où les rôles pourtant ne cessent de s'inverser, les leçons du passé ont trop souvent été oubliées. Alors que la guerre irrégulière frappe à nouveau à la porte de notre quotidien, il convient plus que jamais de les réexaminer.
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