Dans la continuité de son précédent livre, La Citoyenne paradoxale,
Joan W. Scott étudie la manière dont la question de la différence des
sexes a été récemment rouverte, analysée et traitée dans un cadre
politique et philosophique propre à la théorie républicaine française.
L'émergence, dans les années 1992-1993 d'un Mouvement pour la
parité, dont le but a été d'assurer aux femmes l'égal accès à la
représentation politique, lui permet de montrer les derniers avatars
d'une tension biséculaire qui s'est instaurée entre les exigences de
groupes ou de catégories exclues en droit d'abord, en fait ensuite, de la
représentation nationale comme de la réalité du pouvoir politique, et la
nécessaire adaptation des institutions publiques aux idéaux
démocratiques.
À travers une exploration érudite des inclusions/exclusions propres à
l'histoire des institutions politiques françaises, à travers également
l'étude minutieuse des textes et des actions qui ont jalonné les discussions
sur la parité, le livre de Joan W. Scott propose une réflexion novatrice et
passionnante sur la crise périodiquement recommencée de l'universalité
«à la française», et sur les solutions tant bien que mal adoptées par un
système politique confronté aux contraintes de son historicité.
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