« L’histoire aujourd’hui comprend plusieurs étages, parce qu’elle a l’ambition, assez récente, d’étudier tout ce qui a existé du passé ou du moins tout ce qui en a survécu. C’est ainsi qu’à l’histoire d’une ville, l’histoire brute, l’histoire tangible, celle du sol et des rues, des habitants et de leurs activités, de la circulation et de l’architecture, l’on peut ajouter celle de son image et de ses représentations ». Paris dans l’imaginaire national de l’entre-deux-guerres est une analyse de ce que « Paris » représente, de ce qui fait Paris, son rôle, ses fonctions dans un contexte précis, dominé par le traumatisme de la Grande Guerre, la démolition des fortifications, le développement de la banlieue rouge, l’urbanisation de la France, les crises des années 30, les perspectives ouvertes par le Front populaire. L’étude des regards croisés sur « Paris » comme capitale de la France, au rayonnement mondial, devenue une catégorie de la civilisation, un mythe auquel adhèrent les élites comme les simples gens, les provinciaux comme les étrangers, met en évidence une transformation de l’image globale de la capitale. « Paris n’est plus la ville intelligente fière d’abriter la République face à la France des « ruraux ». C’est un Paris plus « intelligent » que jamais, sensiblement moins subversif, et par là peut-être mieux accordé, du fait même de sa complexité à l’intégralité de la France ».
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