Un jour, la Seine débordera de son lit, comme elle l’a fait en 1910. Malgré les progrès des sciences et des techniques, une telle inondation est inéluctable. Quand se produira-t-elle ? Nous l’ignorons. Nous savons en revanche qu’elle aura des retombées désastreuses, infiniment plus graves qu’il y a un siècle. Elle provoquera des dommages considérables et risquera de paralyser la vie économique de la région capitale, centre névralgique du pays.
À de multiples échelles et de multiples niveaux, de l’Élysée à la RATP en passant par les sièges sociaux de La Défense, un réseau d’acteurs tente de se tenir prêt pour la « crue du siècle ». Cependant, la Ville lumière, l’Île-de-France et leurs 10 millions d’habitants sont plus vulnérables aujourd’hui qu’il y a un siècle. Pourquoi ? Que nous dit l’impréparation de la société civile sur nos aspirations à la sécurité, notre rapport à la nature ou le développement actuel des métropoles mondialisées ?
Régulièrement, des catastrophes viennent nous rappeler la vulnérabilité de nos villes face à des phénomènes qui n’ont pourtant rien d’exceptionnel. À l’heure où la nécessité d’un développement plus durable semble de plus en plus largement admise, la tolérance des sociétés très modernes face à de tels événements est de plus en plus faible. À travers un décryptage limpide des conséquences prévisibles d’une inondation centennale de l’agglomération parisienne, Magali Reghezza-Zitt propose une réflexion inédite et stimulante sur la façon dont nos sociétés font ou refusent de faire face aux risques « naturels ».
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