Elle regarde sa montre, presque midi. Elle se lève,
s'étire, toujours, et ce simple geste, veut-elle croire,
contribue à la souplesse du corps. Elle ne se leurre
pas. La jeunesse n'est pas éternelle, mais elle se doit
par respect des autres, de ceux qui la regardent,
l'envient, l'admirent, d'entretenir au mieux ce que
la nature lui a si généreusement offert, ce corps
magnifique qui lui a toujours procuré d'immenses
joies.
À plus de soixante ans, au prix d'un travail
acharné sur son corps et sur elle-même, elle
est parfaite. Victime des apparences et des
marques, elle s'apprécie avant tout à l'aune
des vêtements et accessoires de prix qu'elle
arbore comme des trophées.
Mercedes Deambrosis campe une héroïne
égarée dans une pension low-cost quelque
part en Méditerranée. Et là, dans ce milieu
hostile, aux antipodes de ce dont elle rêve, son
monologue ininterrompu révélera quelques
fêlures, quelques mensonges et les compromissions
qu'elle a dû faire pour continuer à
jouer son rôle de femme parfaitement inaltérable.
Jacques Floret s'amuse des miroirs que
tendent les magazines à notre héroïne et c'est
non sans humour qu'il entrecoupe le récit de
ses interludes publicitaires glacés et sarcastiques.
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